Les impacts du cannabis et facultés affaiblies

Impacts du cannabis sur la santé physique et les capacités cognitives

Les impacts du cannabis

Les connaissances sur le cannabis et ses impacts restent, encore à ce jour, en constante évolution. Les risques augmentent selon l’intensité (le nombre de jours de consommation par semaine et la quantité) et la durée (par exemple, le nombre d’années) de la consommation du produit. Ce n’est pas tous les consommateurs de cannabis qui ont des impacts négatifs. Toutefois, différents facteurs de risques semblent en favoriser l’apparition chez certaines personnes.

Du point de vue de la santé, la consommation de cannabis augmente la fréquence cardiaque et peut en altérer le rythme. De plus, elle favorise la haute pression artérielle et peut amplifier certains problèmes de santé existants, comme certaines maladies chroniques.

Toute fumée est nocive pour le système respiratoire. La fumée produite par la combustion du cannabis contient, comme celle du tabac, plusieurs produits néfastes pour la santé, dont certains qui sont cancérigènes. Selon l’Association pulmonaire du Québec, un joint équivaudrait à 5 cigarettes en produits chimiques. De plus, un joint de cannabis contient jusqu’à 50 % plus de goudron qu’une cigarette de marque populaire.

Fumer du cannabis, comme fumer la cigarette, peut endommager vos poumons et aggraver certaines maladies respiratoires déjà existantes et même en favoriser l’apparition. Elle peut aussi causer des symptômes semblables à ceux de la bronchite, une toux et une respiration sifflante ou augmenter les risques de crises d’emphysème ou d’asthme chez les personnes atteintes de ces maladies.

La consommation de cannabis a des risques et des conséquences négatives sur les capacités cognitives d’une personne, telles qu’une altération du jugement, de l’attention, de la mémoire et de la capacité à prendre des décisions. Ces effets peuvent avoir des répercussions sur les activités quotidiennes de la personne.

Certains troubles cognitifs peuvent persister quelques semaines après l’arrêt de consommation. De plus, une diminution du fonctionnement cognitif pourrait persister plus longtemps si la consommation est répétée et soutenue, surtout si l’usage commence à l’adolescence. Toutefois, ces effets sont réversibles même chez les grands consommateurs.

La consommation de cannabis comporte aussi des risques pour la santé mentale. Elle peut provoquer ou amplifier des symptômes dépressifs, de l’anxiété ou des symptômes psychotiques tels que : des hallucinations, avec des perceptions visuelles, auditives ou tactiles erronées et des idées paranoïdes, qui semblent détachées de la réalité. Dans la majorité des cas, ces expériences psychotiques sont limitées à la période où la personne est intoxiquée et cessent par elles-mêmes. D’autres personnes peuvent présenter des symptômes persistants à long terme et beaucoup plus graves.

Pour les adolescents, une consommation élevée et à un âge précoce peut nuire au développement du cerveau. Il est conseillé d’en consommer le moins possible ou d’éviter complément la consommation pendant cette période, particulièrement avant 16 ans.

Les personnes qui consomment souvent du cannabis peuvent développer une dépendance psychologique ou physiologique légère. Les personnes ayant une dépendance psychologique peuvent être préoccupées par leur consommation de cannabis et par la possibilité qu’elles ne puissent pas en consommer.

Le risque de développer une dépendance au cannabis est estimé à :

  • 9 % chez tous les utilisateurs ;
  • 17 % chez les consommateurs initiés pendant l’adolescence ;
  • 25 % à 50 % chez les usagers quotidiens.

Les connaissances actuelles établissent également l’existence d’un syndrome de sevrage du cannabis. Ce syndrome apparaît lorsqu’un consommateur régulier de cannabis diminue beaucoup ou cesse sa consommation. Les symptômes qu’il présente alors sont notamment, l’irritabilité, l’anxiété, les maux d’estomac, la perte d’appétit, la transpiration profuse et le dérèglement du sommeil qui disparaissent généralement au bout d’une semaine.

À ce jour, il n’y a jamais eu de décès dus à la surconsommation de cannabis.  Au lieu d’une overdose, on parle plutôt d’intoxication au cannabis, psychose toxique ou « badtrip ». Les effets indésirables peuvent inclure : somnolence, confusion, désorientation, perte de coordination, évanouissement, étourdissements, douleurs thoraciques, rythme cardiaque anormal, crises de panique, perte de contact avec la réalité et convulsions. L’intensité d’une intoxication est variable d’une personne à l’autre et dépend souvent de la dose consommée.

Lorsqu’une personne consomme de l’alcool ou une autre drogue, elle ne peut jamais être parfaitement certaine de l’effet qu’aura la substance sur elle. Le fait de consommer de l’alcool en même temps que du cannabis accentue la perte de facultés, notamment la vigilance, l’équilibre et les réflexes. Ce mélange affaiblit davantage les capacités de conduites.

La combinaison avec le tabac est aussi à éviter. Consommer en inhalation du tabac et du cannabis simultanément augmente l’exposition des poumons aux produits chimiques. Elle peut générer des conséquences plus graves sur la santé, sans compter que le tabac est un produit qui crée une forte dépendance.

Le cannabis pourrait influencer l’effet des médicaments que vous prenez déjà. L’inverse est aussi vrai, certains médicaments peuvent faire varier les effets du cannabis. Demandez à votre professionnel de la santé si vos médicaments interagissent avec le cannabis avant de consommer.

Tout comme pour le tabac et l’alcool, la consommation de cannabis d’une femme enceinte ou d’une nouvelle mère peut avoir des effets sur son enfant à naître ou son nouveau-né. Le THC consommé par la mère se retrouve dans le placenta et dans le lait maternel. Pendant la grossesse, les substances contenues dans le cannabis sont transmises au fœtus par le sang de la mère. Elles sont aussi présentes dans le lait maternel après la naissance. Ces substances peuvent entraîner des problèmes de santé chez l’enfant. Toutefois, les effets à court terme ou à long terme de cette exposition sur le fœtus ou le bébé ne sont pas connus. Il est donc préférable de s’abstenir de consommer du cannabis et ses produits dérivés ou de s’exposer à sa fumée secondaire pendant la grossesse et la période d’allaitement.